Livre à couverture souple de 128 pages.
Alors que le livre de base de Château Falkenstein est présenté comme un ensemble de lettres adressées par Tom Olam à son éditeur, Mike Pondsmith, le supplément L'Ère de la Vapeur est quant à lui extrait d’une revue néo-européenne : Inventions Populaires (Popular Invention en EN, Populäre Erfindungen en DE). Ce journal "du progrès et de la science moderne", évoque les dernières inventions de l'ère de la vapeur ainsi que leurs inventeurs.
Après une reprise de l'illustration de couverture, les crédits et la table des matières (2 pages), l'introduction signée Tom Olam (1 p.) résume le contenu de l'ouvrage. Dans la version anglaise, un encart apporte un correctif au livre de base. Il est absent des versions française et allemande.
La couverture de la revue (1 page) montre des tripodes martiens marchant sur Londres. Il s'agit du numéro 6, volume 12, daté du 10 juin 1872. Elle est suivie d'une deuxième introduction (1 page), signée cette fois des éditeurs du journal.
Le premier chapitre, Steam on Land (20 pages, Vapeur Terrestre en FR, Dampf zu Lande en DE), s'intéresse aux véhicules à vapeur terrestres, ainsi qu'à leurs inventeurs (Alvin Dumont, Seigneur Tomino, Adolf von Shrakenberg), avec leurs caractéristiques. On y trouve aussi bien des automotives que des machines de guerre, dont foreuses ou forteresses mobiles. Chaque objet est décrit sur une ou 2 pages entières.
Le deuxième chapitre, Aeronautic Steam (24 pages, Vapeur Aéronautique en FR, Dampf in der Luft en DE), reprend le même principe pour les véhicules aériens, principalement des ballons à nacelles, mais aussi un obus lunaire en cours de construction. Les inventeurs décrits sont Adam Von Richten, Ferdinand von Zeppelin, Robur le Conquérant et Rhyme Maîtringénieur.
Le troisième chapitre, Nautical Steam (24 pages, Vapeur Nautique en FR, Dampf zur See en DE), poursuit avec les véhicules aquatiques. Outre des navires à voile ou à vapeur, on y découvre également des sous-marins, dont le fameux Nautilus. Les portraits et caractéristiques de Jacob Hollister et du capitaine Nemo sont accompagnés d'une page s'interrogeant sur l'île mystérieuse de ce dernier.
Le quatrième chapitre, Infernal Steam (23 pages, Vapeur Infernale en FR, Infernaler Dampf en DE), est consacré aux machines de guerres : automates soldats, canon Verne, etc., mais aussi aux calculateurs et machines de Réalisme Virtuel. Richard von Ruppelt, Elrich Horlogeur, Jules Verne, Charles Babbage et Lady Ada Lovelace ont droit à un portrait d'1 page (2 pour Verne). Les tripodes martiens font partie des véhicules décrits, bien que l'on ne sache pas grand-chose sur eux.
Le dernier chapitre (8 pages) est une collection d'articles courts plus particulièrement destinés aux Hôtes du Grand Jeu:
La version française comprend un scénario inédit (24 pages) de création française, intitulé Sous la Terre !. Lors d'une grande fête, les personnages font connaissance avec le professeur Wheatley, inventeur de la taupe à vapeur. Ce véhicule étonnant les emmène vers le centre de la terre, où ils explorent le royaume souterrain d'Auria et ses mille dangers.
Dans la version allemande, toutes les illustrations double-pages sont réduites à une page, ce qui explique la pagination inférieure sans perte de texte.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 4 août 2021.
L'Ere de la Vapeur est plus qu'un catalogue de machines infernales. Toutes ont en effet une histoire, un constructeur, et sont autant de sources d'aventure différentes. L'ensemble est bien écrit, riche et suffisament varié pour que dans un jeu steampunk, il devienne vite un compagnon très utile à défaut d'être indispensable.
Premier supplément paru pour Falkenstein (et seul traduit en VF à l’époque de l’édition Descartes), l’Ere de la Vapeur continuait dans la même veine que le livre de base, en produisant du matériel de jeu sous la forme d’un récit narratif. Ici, il s’agit de pasticher une Revue scientifique de l’époque (exercice sur lequel l’éditeur s’était déjà livré pour Cyberpunk avec Solo of Fortune ou Rockerboy, qui pastichaient des magazines contemporains de 2020 – les années noires, pas les nôtres !).
Si on avait pu se passionner pour le récit de Tom Olam dans le livre de base, l’exercice avec ce supplément commence à montrer ses limites, et il est assez regrettable que tous les autres suppléments de Falkenstein suivront peu ou prou un format assez similaire.
Pour revenir spécifiquement sur l’Ere de la Vapeur, on a donc affaire au classique supplément sur le matériel et des nouveaux PNJ majeurs de la Nouvelle-Europe (avec un premier petit détour vers les Etats-Unis). Le style de rédaction permet de sortir de la lecture en général aride de ce type de guide / catalogue, mais noie le matériel de jeu sous un verbiage pénible à la longue, et à l’intérêt plus que limité. Que ce soit les considérations répétitives du rédacteur (nos lecteurs sont fébriles d’en savoir plus !) ou les interviews imaginaires qui sonnent creuses, le texte finit par s’étirer sans que le matériel présenté soit particulièrement bouleversant (il s’agit d’un recyclage des poncifs du genre), ni que cela déclenche vraiment des idées de scénarios vu les informations très allusives rapportées. Ce supplément souffre d’avoir eu de trop nombreux auteurs dont les compositions s’empilent, sans aboutir à quelque chose de dense et de convaincant.
C’est d’autant plus dommage que des pans restent inexplorés : une vraie section dédiée aux inventions infernales des Génies du Mal par exemple ? celles-ci sont en effet disséminées dans le supplément et ratent l’occasion de faire particulièrement trembler. Des appareils plus orientés Science-fiction ou Espace ? on ne trouve en effet ni la Machine à Remonter le Temps de HG Wells, ou l’obus servant de capsule pour aller sur la Lune de Verne !
Idem pour les textes : plutôt que de singer une revue un peu superficielle et mondaine, on aurait préféré une orientation plus journalistique et d’investigation afin que chaque invention présentée soit une source d’intrigue et de rebondissement, en raison de ses origines et des péripéties narrées concernant sa conception.
De tout cela, on n’aura rien ou peu : avec plus ou moins à peine une page consacrée sur les objets présentés, on n’en tirera en effet qu’une lecture distraite. Et d’ailleurs, les quelques idées de scénarios suggérés (très moyennes au demeurant) sont renvoyées en fin d’ouvrage. Un mot aussi pour souligner que la qualité des illustrations est juste passable, et que l’Ere de la Vapeur manque là aussi une occasion de nous transporter davantage dans l’ambiance de la Nouvelle Europe.
Vu l’intérêt très limité, la VO ne vaut pour moi pas la moyenne, que cette VF atteint cependant : d’abord pour le plaisir de lire cette version bien traduite et surtout parce que le traducteur, André Deho Nèves, n’a pas manqué comme dans le livre de base d’ajouter sa touche personnelle. Ici, il s’agira d’un copieux scénario, qu’on pourra décliner en mini-campagne, qui revisite le Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne. Il manque le double de la pagination pour vraiment développer le tout, et émuler quelques points de passage obligatoires (le sempiternel bal…) pour surprendre vos joueurs et casser une structure très linéaire. Vu la rareté des scénarios « officiels » pour Château Falkenstein, le supplément vaut essentiellement le détour pour celui-ci, plutôt que son seul contenu d’origine.
Critique écrite en septembre 2025.
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