Boîte contenant :
Tous les documents sont au format 44,4 x 20,7 cm. (hormis les cartes illustrées)
Le premier cahier ("Les Lois") présente brièvement les règles du jeu ainsi que le background. Après les quelques pages dévolues aux règles, l'auteur explique le concept de "scénarium", i.e. de scénario accompagné de photos et de textes d'ambiance. Ces explications sont suivies de conseils de jeu et d'un exemple de partie (qui utilise les cartes ecg).
Le deuxième cahier - en réalité une sorte d'étui - "Marrouques ou le Roi Rospreux", présente le premier scénarium d'une campagne (poursuivie par le supplément Abraxas), "La tétralogie de Marrouques". Le cahier renferme deux feuillets et dix photographies comportant des indications à leur verso. Les quatre pages présentent le récit dans ses grandes lignes, l'ordre des scènes (une sorte de synopsis), la liste des PNJ, quelques remarques de background et un arbre généalogique.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 21 août 2010.
On peut d'ores et déjà dire que l'objet est à la fois sobrement beau et déroutant dans son format et son esthétique. C'est réellement une oeuvre d'art que vous aurez plaisir à exposer. Quant au fond, le style est très littéraire, agréable mais tout ceci reste, malgré de très bonnes idées - les cartes d'engins, de gibiers, de créatures, qu'un mj inspiré aura plaisir à utiliser, les tables des Parques, originales et simples d'emploi pour simuler les combats, et enfin le concept de scénarium, où les principales scènes sont illustrées par des photos - trop concis, avec un arrière-goût de pas fini...
Et c'est bien dommage, car les idées et l'esprit du jeu sont très bons, et le système suffisamment simple pour envisager une véritable ambiance onirique. Que le cadre soit laissé à l'appréciation du mj n'est pas un problème pour moi, j'apprécie de pouvoir être libre, et donc de pouvoir proposer des scénarii très différents.
Mais l'ensemble reste incomplet et nécessite selon moi quelques ajouts, précisions, développement au niveau du système pour pouvoir satisfaire les joueurs en termes de types de personnage, même si le background reste un élément essentiel, indispensable à développer (surtout l'origine des personnages qui a beaucoup d'importance dans les scénarii), tout comme un cadre de jeu défini, que j'espère le mj aura plaisir à développer pour sa campagne.
Donc une note finale plutôt positive, l'ennui majeur étant évidemment de trouver l'objet en question (j'ai mis 20 ans à le trouver, bon courage !), et d'avoir envie de maîtriser ce jeu vraiment atypique.
Bizarre autant qu'étrange...
Les éditions Dragon Radieux continuent à développer leur gamme, en distribuant chez nous Laborinthus, le premier jeu de rôle suisse à parvenir dans nos contrées.
Cette fois, nous sommes en plein "médiéval-onirique", d'ailleurs plus onirique que médiéval. Visiblement, pour les auteurs, la technique doit s'effacer au profit de l'ambiance et de l'improvisation.
Ainsi, le système de jeu n'utilise que des dés à six faces. Les personnages sont définis par trois caractéristiques : Puissance, Habileté et Endurance. La résolution d'actions et les combats font appel à des tables simples, et sont à la fois originaux et faciles à manier. Il est un peu surprenant de retrouver ici un système de "grades" qui limite les personnages de façon arbitraire. Dommage de leur donner un tel "carcan", même si la règle "d'acclamation" (ce sont les autres joueurs qui décident si vous méritez de monter), qui permet de monter en grade, est assez souple.
On peut être surpris de trouver trois jeux de cartes dans la boîte. Les "engins", "créatures" et "gibier" s'utilisent de la façon suivante : quand les joueurs cherchent quelque chose, le MJ lance les dés, et en fonction du résultat sur une table, il tire une carte. Ensuite, à lui d'improviser pour "amener" la bestiole ou l'objet qui y est décrit. A ajouter aux définitions de l'excellent livre Murphy's Rules : "Outil permettant au MJ de relancer l'intrigue et de condamner les temps morts" (la définition des créateurs) signifie en fait "Enième variation sur le principe des tables de rencontres", qui n'en supprime même pas les incohérences.
Quant au scénario (pardon, "scénarium"), il repose sur une idée originale, "différente". Les auteurs ont eu la bonne idée d'employer des photos pour mettre les joueurs en situation.
Le seul reproche qu'on pourrait faire à ce jeu est... qu'il n'est pas fini. Ce n'est que le premier volet de la "tétralogie de Marrouques" qui, vous vous en doutez, fera l'objet d'un supplément ultérieur. Grr...
On retire de l'ensemble une impression un peu mitigée. Ce qui sauvera sans doute le jeu, c'est son aspect "graphique". Même s'il est hors de prix (595 francs français... si, si, vous avez bien lu), c'est sans doute le plus beau jeu de rôle jamais publié. Alors, il fera carrière, auprès des fans disposés à s'offrir un bel objet de collection, et à jouer avec, occasionnellement.
Tristan Lhomme - Casus Belli n°51
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