Édition numineuse
Livre à couverture rigide de 116 pages couleur au format 16 x 22 cm.
Cette version révisée, dite Numinous (Numineuse), reprend, avec une maquette entièrement revue, pour l'essentiel le contenu des éditions précédentes, parfois un peu réécrit. et se voit ajouter une aventure pour démarrer dans le jeu.
Elle s'ouvre sur le titre, les crédits, le sommaire, une illustration pleine page et l'Introduction présentant le jeu (5 pages pour le tout), puis Character Creation (Création de Personnages, 38 pages) explique la procédure de création avant de présenter les Antécédents, sur une page chacun avec illustration.
The Rules (Les Règles, 70 pages) s'intéresse ensuite à tout ce qui fait tourner le jeu. Cela inclut d'abord les lancer de dés, l'utilisation des compétences, de la Chance et de l'Endurance, la gestion de l'Initiative, des combats et des dommages, jusqu'à l'encombrement et l'expérience. (12 pages pour le tout).
Cette section se poursuit avec les descriptions de :
The Blancmange & Thistle (Blanc-manger et Chardon, 16 pages) est le nom d'un hôtel coulé dans l'or et le chrome, où les personnages échouent pour leurs premiers jours dans la cité de Troika. L'hôtel, on les en prévient immédiatement, va être le théâtre d'une grande réception sur le toit pour la Grande Fête du Chiliarque. Cela fait que l'hôtel ne propose plus qu'une seule chambre pour tous et qu'ils sont fortement conviés à la fête. Aussi bien l'ascenseur que l'escalier vont cependant se révéler non sans risques, du fait des rencontres que l'on peut y faire (qui n'incluent pas de Blancmanges), et gagner leur chambre, puis le toit, ne va pas être des plus faciles pour les PJ. Le scénario se termine sur 2 pages présentant les caractéristiques des principaux antagonistes et une vue de l'hôtel en coupe.
Le livre s'achève sur une fiche de personnage (redessinée sur 2 pages) et une page blanche.
Les pages de gardes sont occupées par des tables d'armes, des tables pour tirer un sort au hasard, un rappel des tirages de certains types de dommages, et les tables de ratés des sortilèges.
Cette fiche a été rédigée le 14 octobre 2022. Dernière mise à jour le 21 octobre 2022.
Troïka ! se définit comme un JDR permettant de vivre de palpitantes aventures de science-fantasy (dixit le quatrième de couverture). Bon bah pour moi c'est raté. Voyons pourquoi.
Ce JDR prend le parti de créer un monde bizarre et farfelu, où rien n'est expliqué ni décrit. Pour dire, on sait juste que l'on joue dans une ville appelée Troïka, mais en fait non, on joue dans des mondes (des sphères célestes) reliées entre elles par des barges dorées qui naviguent dans le cosmos tordu et Troïka c'est un peu ce que vous voulez au final. Pour preuve, le livre commence immédiatement par vous faire choisir aléatoirement votre classe de personnage. On a plein d'idées bigarrées aux descriptions volontairement énigmatiques (pollueur des étangs, compagnon de la guilde des angles aigus, exographe...) mais à côté de ça on a des classes genre cambrioleur, guerrier... Okaaay, y a un petit défaut dans le cadre là mais passons.
On enchaîne avec les règles, qui sont très basiques et un peu lourdes pour un JDR qui se veut extravagant (encombrement, noyade, se mettre à couvert...) et qui possèdent leur petit lot d'erreurs et d'oublis. Deux exemples : les hommes de main sont mentionnés et on leur attribue des règles spécifiques mais jamais on explique ce que c'est ni à quoi ça sert (ce ne sont pas des ennemis, des alliés peut-être ?), et les tests contre sont définis trois fois au cours du livret mais à chaque fois avec une formule différente :
- 2d6 + Habileté + Compétence (p44)
- 2d6 + Habileté (pX)
- 2d6 + Compétence (p40)
Parfaiiiiit. Allez, je sauve au moins le système d'initiative à base de jetons à piocher aléatoirement, plutôt amusant mais qui peut frustrer les joueurs quand leur jeton n'est pas tiré par le MJ, ce qui les exclut des combats auxquels ils participent ! Quand ça arrive en jeu, on se tourne donc les pouces en attendant que le tour finisse et c'est un peu longuet.
Après les règles se trouvent des objets, pleeeeiiin de compétences, des sorts ainsi que des monstres, sans aucune illustration, qui vont de la bestiole stellaire impossible à décrire aux dragons, orques, gobelins et autres trucs déjà vus et revus. Ici aussi on sent une inspiration très variable (idem pour les objets et sorts).
Et pour finir, un scénario. Les PJ sont dans le hall d'un hôtel et doivent se rendre dans leur chambre au sixième étage. C'est tout. Ils peuvent prendre les escaliers ou l’ascenseur, avec une rencontre délurée à chaque niveau. Ils n'ont pas le droit de prendre un autre chemin (en volant depuis l'extérieur ou en utilisant la magie par exemple), le livre l'interdit à grands renforts de créatures belliqueuses. Une fois en haut, il ne se passe rien. Les PJ peuvent participer à une fête absurde mais là encore ce sera au MJ de tout créer car le livre s'en cogne (c'est littéralement marqué p104).
Pardon, quelques lignes sur l'univers ? Non, rien. C'est assumé, ce JDR est une compilation de règles pour bastonner, c'est tout. Tout cela pour laisser un vaste champ créatif au MJ ou, pour le dire plus honnêtement, ne pas s'emmerder à créer quelque chose de cohérent. On met du tout et n'importe quoi, sans définir les termes, puis on secoue et on publie.
Alors, des aventures palpitantes ? Non, puisque tout est absurde et que l'on peut mourir puis créer un nouveau personnage à la volée ; puisque rien n'a d'influence sur l'histoire car les PNJ sont des caricatures ambulantes de personnages sous LSD ; puisqu'il n'y a pas d'enjeux. Créer un foutoir psychédélique est amusant, c'est créatif dans une certaine mesure et les quelques illustrations du livre le montrent bien, mais s'il n'y a pas de thème, de fil conducteur ou d'idée globale, il ne peut y avoir de suspens. Et ensuite, science-fantasy ? Où est la science ? La fantasy, oui, elle est là, avec des codes Tolkeniens surannés mêlés à des élucubrations d'artiste du début du millénaire, mais il n'y a rien de scientifique si ce ne sont des objets plasmiques qui, au final, fonctionnent à la magie.
Bref, une très grosse déception que ce Troïka !
Critique écrite en janvier 2025.
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