Fascicule de 44 pages.
Urban Faerie s'ouvre par un ours, puis une introduction où l'auteur explique que les fées n'existent pas, qu'il ne faut pas tuer ses petits camarades de jeux où alors en se faisant passer pour un chrétien intégriste histoire d'attirer l'attention des médias sur quelqu'un d'autre. S'ensuit la recette fortement alcoolisée d'une potion pour voir les fées, une présentation de l'esprit du jeu (détente et humour noir), de l'éditeur et un plaidoyer contre le piratage des jeux en pdf.
Le jeu proprement dit commence par une nouvelle d'une page où Pip Ventolin, le lutin de la marijuana, se réveille avec la gueule de bois un lendemain de réveillon et décide d'engager deux affreux pour faire peur à l'élémentaire d'absinthe qui lui fait de la concurrence.
"Welcome to La-La Land" décrit en 7 pages l'histoire des fées, leurs rapports avec les humains, les animaux, leur mode de vie dans la ville, leur société. La nouvelle se poursuit sur une page, et on découvre les affreux qui planifient leur coup en mangeant une souris vivante.
Puis viennent les règles de création de personnage (2 pages), les différents types de fées (11 pages), une page de noms de personnages : la plupart sont des maladies ou des médicaments. Le système de résolution d'action tient en une page, puis viennent trois pages d'objets magiques. La nouvelle s'achève par une réaction incendiaire de l'élémentaire d'absinthe.
Seize synopsis d'aventure tiennent sur une seule page, le bestiaire (humains, rats ...) sur deux.
L'ouvrage s'achève par un paragraphe sur les objectifs professionnels de l'auteur, sa bibliographie, un index et une page de produits à venir.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.
Urban Faerie, c'est Changeling avec des couilles, ce qu'un Charles de Lint sous speed ou un Neil Gaiman bourré aurait pu écrire. Le style est hilarant, (les nouvelles vous mettent tout de suite dans l'ambiance), le système est simple et efficace, et les synopsis sont suffisants pour se lancer dans une aventure sur le champ. Au-delà de l'humour, cette transposition des fées dans notre monde cruel est assez réaliste: bien que concu comme un jeu apéritif on peut tout à fait imaginer une longue campagne pleine de sexe, drogues & rock n'roll, le tout saupoudré de lutte des classes et de magie. D'accord la mise en page est sobre et les dessins fanzinesques mais c'est honnêtement mon meilleur achat de .pdf.
Il y avait le cyberpunk et le steampunk, Urban Faerie invente le faerie-punk et renouvelle le genre magistralement représenté par Changelin! Le monde des fées a dramatiquement évolué avec le monde moderne. Les petits prédateurs/chapardeurs sont devenus des vides ordures, des ivrognes et des représentants de nos pulsions scato comme les crottelins, générés à partir d'étrons. Ils vivent toujours en marge de notre monde, mais ceux qui nous ont suivi dans les villes sont devenus les fées urbaines, avec toujours le même mépris pour ces dégénérés d'humains.
Ce petit jeu est un jeu apéritif avec des règles très minimalistes et l'accent est mis sur la variété des créatures à incarner sur le modèle d'un archétype à peine modifiable, et le côté délire éthylique. Il est appréciable que l'auteur commence par décrire la vie quotidienne de ces fées et entrecoupe son délire de petites histoires dans un style inénarrable et joyeux qui lui est propre. On reste malgré tout sur sa faim, car malgré l'originalité du sujet et les idées de scénario fournies, jouer un chaussettelin qui ne voit pas plus loin que le bout de sa poubelle n'est pas un projet à long terme ! Il y a fort à parier que les aventures n'aillent pas au delà d'une partie, à moins que le MJ ne décide d'y mettre du sien pour étoffer un peu l'univers.
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