livre format 278 mm x 217 mm, couverture cartonnée souple, 96 pages en noir et blanc.
Deux points sont à noter. D'une part les abondantes illustrations, une à deux par page (tirées, à l'exception de la couverture, de la BD Usagi Yojimbo, de Stan Sakai). D'autre part, les petits cartouches qui éclairent, généralement avec des extraits d'interview de Stan Sakai, un sujet particulier abordé dans la page dans laquelle ils apparaissent.
Le premier chapitre, "The very basics" (4 pages), éclaire le lecteur sur les notions fondamentales d'Usagi Yojimbo RPG, en s'adressant d'une part aux rôlistes (à qui il explique qui est Usagi Yojimbo et ce que viennent faire ces animaux), d'autre part aux lecteurs de BD (à qui il explique les grands principes d'un JDR). Le lecteur y trouvera, en outre, quelques éléments sur "l'étiquette du jeu", comme "Joueurs, respectez le MJ", ou "MJ, respectez les joueurs" ou encore "Joueurs, ne tirez pas la couverture à vous seuls".
Un petit lexique explique les notions de d6, d'attributs, de GM (game master, maître de jeu), de héros, de NPC (PNJ), de PC (PJ), de compétences et de statistiques.
Le second chapitre, "The advanced basics" (14 pages), fait entrer le lecteur dans le jeu, en lui donnant les clés de l'univers d'UY et celles du système de simulation. L'entrée en matière est celle de la présentation du monde qui sert de cadre au jeu, avec l'explication de notions comme le "giri" (l'obligation, le devoir), le samurai, le ronin, ou la présentation de la hiérarchie sociale. Des cartouches éclairent des points sujets à question, comme : "cet animal est-il un animal, ou est-ce un personnage ?"
La deuxième partie du chapitre est consacrée au système de jeu. Une page récapitulative fournit les "Instant Fuzion Rules" (un concentré des règles de Fuzion, plus rapide à mettre en oeuvre).
Les compétences sont ensuite présentées, avec un court texte de description, et avec des seuils de difficulté donnés à titre d'exemple. Le système prévoit des manières de progresser dans les compétences et les caractéristiques, que ce soit par la pratique, par l'apprentissage ou en dépensant des points d'expérience.
Le troisième chapitre est consacré à "Your character" (votre personnage). Chaque personnage est défini par des aspects techniques chiffrés, un "métier" et une race animale. Il ne faut pas oublier, en effet, qu'Usagi Yojimbo est un jeu avec des personnages animaux anthropomorphiques !
Pour ce qui est de l'animal, on peut incarner une chauve-souris (volante, cela va de soi), un ours (confiant et costaud), un taureau (grand, fort, courageux et... une propension à la charge féroce), un chat (calme, agile, discret et à neuf vies, bien sûr), un chien (loyal, patient, mais plutôt suiveur que leader), un renard (malin, charmant, mais parfois retors), une taupe (appliquée, têtue, et... qui a dit "myope" ?), un cochon (têtu lui aussi, résistant et à l'odorat aiguisé), un lapin (bon combattant et bondissant), un rhinocéros (sûr de lui et capable d'encaisser les coups), un serpent (calme, méthodique et souvent mal-aimé). Chaque race animale dispose de modificateurs d'attributs et de capacités spéciales.
Enfin, chaque personnage a une occupation, qui lui donne, elle aussi, des modificateurs d'attributs, des compétences de départ et des capacités spéciales : garde du corps, chasseur de primes, courtisan, joueur, messager, moine, ninja, samurai au service d'un daimyo, ou encore shugyosha (étudiant de l'art du sabre).
Des points supplémentaires sont ensuite à répartir entre les compétences (soit pour renforcer celles obtenues avec le métier, soit pour en acquérir de nouvelles).
Le quatrième chapitre, "Characters from the comics" (10 pages), présente, comme son nom l'indique clairement aux anglophones, des personnages tirés de la série de bande dessinée et traduits en termes de jeu (race, occupation et attributs chiffrés). Ainsi le héros, Miyamoto Usagi est-il un lapin garde-du-corps. Le chapitre compte 13 "héros" et 4 "méchants", parmi lesquels un chat samurai, un cochon shugyosha, un rhino chasseur de primes, un seigneur panda, un renard joueur et un serpent courtisan.
Un jeu sur fond de décor de Japon du XVIIe siècle ne pouvait pas passer les combats sous silence. Le cinquième chapitre, "Way of the warrior" (la voie du guerrier) explique en 10 pages les manières de tuer son prochain (ou de se faire tuer par lui), et les instruments qui y conviennent le mieux. Le chapitre aborde aussi les questions du combat à cheval, du combat à l'arc, du combat à mains nues. Puis vient la partie sur les dégâts et leur guérison.
Une fiche résumant les règles de combat est donnée plus loin dans le livre (entre le chapitre 7 et le premier appendice).
Le sixième chapitre, "The way of the gamemaster" (8 pages) s'adresse au maître de jeu, en lui prodiguant les conseils nécessaires à faire jouer une campagne de JDR dans l'esprit d'Usagi Yojimbo. Ce chapitre revient, en particulier, sur l'équilibre qu'il faut arriver à trouver, dans les aventures, entre le comique et le tragique, les deux traits qui prévalent dans la série de BD. Le MJ tirera aussi profit de la lecture d'autres types de conseils, comme ceux sur la façon d'utiliser des descriptions assez détaillées plutôt que des litanies chiffrées ou des phrases arides. Le chapitre se termine sur des conseils sur la façon de donner une "bonne fin" à une histoire (un choix difficile, une scène finale de bataille, la résolution d'un problème).
Le chapitre 7, "Adventures", fournit deux scénarios. L'un, "The haunted temple" (le temple hanté) est assez court (2 pages environ) et très simple; il tourne autour de guerriers-fantômes et sert plutôt à se familiariser avec les concepts du jeu. L'autre, "The butterfly" (le papillon) est plus développé tant en volume (7 pages environ) qu'en intrigue; envoyés chercher une femme qui a quitté son mari, les PJ se retrouvent confronté à son nouveau protecteur, à une bande de brigands, et aux agents d'un seigneur rival qui la cherchent, eux aussi. Saupoudrez des implications sentimentales des PJ eux-mêmes, et... servez chaud (et saignant ?).
L'appendice A, "The official UY timeline" est une chronologie exhaustive (7 pages) des événements ayant eu lieu dans la totalité des albums de la BD, jusqu'au numéro n°14 du tome 3 inclus.
L'appendice B, "The official UY character index" est un index exhaustif (4 pages et près de 180 entrées) des personnages apparus dans la même série d'ouvrages que ci-dessus.
L'appendice C (1 page) fournit le glossaire indispensable à tout jeu à ambiance japonaise, en tout cas si vous voulez dire "komori" plutôt que "chauve-souris", ou "usagi" plutôt que "lapin".
L'appendice D (1 page) donne les règles de conversion du système d'UY vers celui de FUDGE.
Ensuite vient la feuille de personnage (1 page).
Le livre se termine sur une BD de huit pages, une nouvelle de Stan Sakai tiré du recueil "Seasons", illustrant la double facette d'UY, humour décalé et réalité mortelle.
Cette fiche a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.
En demandant autours de moi, je me suis aperçu que ce jeu avait relativement mauvaise presse parmi les amateurs nippophiles. Et je me demande bien pourquoi. Le jeu est extrêmement intéressant, très bien fait, et emprunte à Sengoku (maître incontesté du genre l'essentiel de ses règles. Paradoxalement, le fait de prendre des personnages 'iconiques'(c'est à dire légèrement caricaturaux, simplifiés, dans un contexte réaliste) est parfaitement japonais. L'univers de Usagi est très intéressant, et il me semble que l'on doit pouvoir facilement mettre en jeu ce fameux décalage (réalisme/délire) qui fait le bonheur de tout rôliste à peu près équilibré. De plus, vieux rôliste en ayant ch.. bavé pour me documenter sur le Japon médiéval avec Bushido et consort, j'apprécie qu'un jeu simple en dise autant sur une société Nipponne.
J'apprécie également un aspect du jeu tiré de la Bd que je qualifierai de 'Vaudevilesque'. Ce genre de tradition, rarement mis à l'honneur par le JdR occidental, est aussi répandu au Japon que chez nous autre mangeurs de grenouilles. Certes, il y a des tragédies, de la baston, de la vengeance...mais il y a un aspect de 'farce' qui transparaît dans la BD et qui doit être assez amusante à mettre en pratique en JDR. Ex: Le gros vantard qui prétend protéger un village, le concours d'additions impayées entre Yojimbo. Cet aspect 'bon enfant' manque souvent cruellement dans les Jd Nipponisants, au profit d'un culte parfois un peu absurde du devoir ou de la fourberie).En résumé, un samouraï est souvent un SS sûr de son droit, soit une sorte de Fu Manchu retors à souhait. Il est sans doute difficile de se défaire des stéréotypes dont les ans nous ont chargé. Paradoxalement Usagi, bien que légèrement caricatural, me semble rompre avec les réductions communément admises, et doit sans doute permettre de très beaux et très rafraîchissants moments de jeu de rôle.
Sympathique. Voila un petit jeu sympathique. La critique précédente était bien complète, donc je ne rajouterais qu'une chose, j'ai définitivement horreur des jeux tirés d'un BD. Tout les problèmes de jeux tirés de Bd y sont présents. On ne comprend rien dés qu'une allusion est faite à la BD (que je n'ai pas lu), la maquette est fait de telle sorte qu'elle laisse le plus de place possible a des planches tirées de la BD, et le texte en petit. Hormis cela, ce jeu est trés intéressant, mais comme la BD n'est pas trés populaire, je pense que cela a refroidi pas mal d'acheteur potentiels, lassés de Bushido et de Sengoku avant L5R...
Un jeu simple, court, bien présenté et sans fioritures sur le Japon médiéval.
Pourquoi une note de 3 alors ?
En dehors de ces deux aspects gênants, c'est un jeu de rôle minimaliste très sympathique.
Critique écrite en octobre 2015.
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