J’ai découvert le jeu de rôle dans la cour du collège, en voyant des « grands » créer des bonshommes pour la 3.5. Pris de pitié, probablement, pour le petit binoclard qui osait pas les approcher, ils ont été assez sympas pour me laisser créer un demi-troll chaiplukoi, et pis je suis retourné en cours sans jamais les revoir. Je voulais pas en rester là alors j’ai demandé à mon père de m’emmener dans une boutique de jeu ; et là, drame, le méchant vendeur a dit que j’étais trop jeune pour ces bêtises. J’ai donc attendu. En 2008, j’avais enfin l’âge préconisé, et j’allais avoir ma vengeance. Pile une semaine avant mon anniversaire sortait la 4e édition de D&D, et une nouvelle boutique de jeu avait ouvert en ville : c’est comme ça que je suis tombé dans la marmite.
Je ne pense pas utile de vous expliquer tout le bien que je pense du jeu de rôle, mais ça m’a tellement motivé qu’autour de mes 15/16 ans je participais déjà activement dans le milieu en publiant des scénarios et aides de jeu dans Petit Dragon, le fanzine non-officiel de D&D4. Dans ces eaux-là j’ai aussi commencé à créer frénétiquement des jeux pour mes amis, dont aucun n’a vu le jour (et c’est vraisemblablement mieux ainsi).
Fast-forward, en plus de quinze ans j’ai eu l’occasion de toucher à tout, des vieux jeux injouables aux ovnis ludiques issus de la scène indé, qui m’ont tellement plu que j’ai même commis un petit papier à leur sujet dans Casus Belli en 2017. J’ai continué à créer dans mon coin (un peu moins frénétiquement, il est vrai), participant au Game Chef cette année-là également.
Puis, ben, j’ai fait une thèse (en maths). Donc j’ai fait une pause. Maintenant, elle est finie, j’en suis très fier, mais le gameplay est pas terrible à moins d’être déjà fan des algorithmes d’isomorphismes d’arbres enracinés. Tout en poursuivant ma carrière en recherche, je me suis donc remis au game design et j’espère avoir l’occasion de sortir les jeux qui hantent mon imaginaire dans les années qui viennent. En attendant, je suis très heureux d’avoir été invité par Bastien 'Acritarche' Wauthoz à rejoindre l’équipe d’auteurs derrière le second volet du Jeu du Destin, ouvrant la voie vers ma première publication professionnelle et donnant un prétexte à la rédaction de cette (somme toute pas très impressionnante) biographie (mars 2024). J’ai également traduit Magus, l’excellent jeu solo de Momatoes, pour le compte du Studio Absinthe.
Il faut savoir que mes jeux préférés sont D&D4, Ars Magica 5 et Pendragon, des jeux que je qualifierais volontiers de cochonneries injouables si je n’étais pas autant empli de bons sentiments (frisant la mauvaise foi) à leur encontre. Si je devais choisir une opinion pour laquelle je serais prêt à mourir seul en haut d’une colline, c’est que le monde du jeu de rôle gagnerait beaucoup à s’inspirer de celui du jeux de société modernes, ne serait-ce qu’en termes d’accessibilité / explication des règles, l’emploi de symboles et de jetons en tout genre pour fluidifier les parties.
Une citation : HIC SUNT DRACONES, une maxime qui a l’avantage d’être pertinente en jeu de rôle, en recherche académique, et lorsqu’on a besoin d’impressionner quelqu’un avec une phrase en latin.
Cette bio a été rédigée le 12 février 2024. Dernière mise à jour le 24 mars 2024.