Space Horror Stories : L'horreur est sur Terre comme au ciel

Il est loin le temps où jouer au jeu de rôle requérait de passer des heures de préparatifs de la part du MJ. Avec les progrès du game design, de plus en plus de jeux proposent même des parties sans préparations. Et dans cette idée, le format one-shot des slashers, et l'aspect sacrifiable de ses protagonistes, font de ces récits d'horreur un genre particulièrement bien adapté. C'est dans cette droite ligne que se positionne notre jeu du mois : Space Horror Stories.

Son pari est de réussir à improviser, ou réaliser sur le pouce, des parties de jeu de rôle d'horreur en huis clos dans l'espace, à la façon des films comme Alien, Event Horizon, ou Pandorum. Ainsi, en un rien de temps, vous pourrez par exemple interpréter les responsables d'une exploitation minière dans laquelle s'ouvre un passage infernal, ou encore un ouvrier  prisonnier d'une station pénitentiaire confronté à des larves parasites.

Là où Horrifique est un jeu fournissant tout le matériel nécessaire pour émuler de l'horreur lovecraftienne, Space Horror Stories le fait pour les slasher en huis clos horrifiques d'anticipation ou dans l'espace. La boîte regorge ici également de matériel, et de règles qu'il sera même possible de réutiliser dans d'autres jeux. Tout ce matériel permet de poser rapidement le cadre du jeu et ses protagonistes, et sait se faire oublier derrière la narration et les évènements qui se déclenchent jusqu'à l'apocalypse, ou le climax final. Le Réalisateur est en effet pris par la main via un découpage du jeu en scènes, et via des mécaniques de montée en tension et d'évolution bien pensées, empruntant aux story board des films du genre.

Concrètement, pour jouer à Space Horror Stories, les Protagonistes se réunissent et sélectionnent un des contextes du jeu et une des introductions qu'il propose. De son côté, le Réalisateur choisit, secrètement, une menace. Le contexte donne le casting des protagonistes types, les joueurs choisissant celui qu'ils veulent interpréter pour la partie. Chaque personnage est créé en choisissant un profil de caractéristiques qui va orienter ses possibilités d'action et lui donne des liens avec d'autres protagonistes. Toute cette phase de préparation est collaborative entre les joueurs et fait partie intégrante de la session de jeu. Une fois le Réalisateur prêt, il lance la partie via les amorces fournies par les cartes des joueurs. Tandis que les joueurs exploitent des cartes pour définir leur secret, des phrases types, des réactions aux situations tendues, etc.

L'auteur a proposé, en ajoutant son extension Endless Darkness, plus de 30 personnages illustrés, à confronter à pas moins de 22 menaces différentes, dans 18 sites différents et 16 contextes. Soit plusieurs centaines de possibilités en les combinant à l'envi, démultipliant ainsi sa proposition ludique. Plus fou encore, l'auteur offre à ses fans les fichiers sources pour qu'ils puissent créer leur propre matériel pour le jeu !

Pour transmettre sa vision, Olivier Ranisio, déjà auteur d'Emysfer chez Posidonia, s'est lancé en tant qu'éditeur : Alnomcys. Il a ainsi créé son jeu de A à Z. Les deux financements, celui de la boîte de base Space Horror Stories, et de son extension Endless Darkness, ont été de francs succès ; ce qui permet à Alnomcys de travailler sur son 4ᵉ jeu : Un jour de plus, inspiré cette fois-ci du livre La route.

L'équipage du GRoG ne pouvait rester insensible à un tel jeu et une telle démarche.