La première fois que j’ai été en contact avec le jeu de rôle, je crois que c’était avec une vieille édition de Cyberpunk. Mon cousin, à l’époque, jouait avec ses potes et quand je venais lui rendre visite, je le voyais faire des parties endiablées. Après deux ans à le regarder jouer, j’ai essayé, puis il m’a acheté Cyberpunk 2020 et c’était parti. C’était il y a 26 ans. Du coup je m’y suis mis, avec des amis. Nous avons créé un club dans notre collège, puis repris celui de notre lycée, avant de nous lancer dans les études et de fréquenter les clubs de la MJC du coin et d’autres. À l’époque, on n’avait pas d’argent mais un CDI qui voyait en ces jeux des livres à lire. Nous avons joué à Star Wars, Cyberpunk, GURPS - Conan, et un sacré paquet d’itérations de ce dernier, RuneQuest, Hawkmoon, Vampire, Wraith, et bien d’autres. Et puis on achetait Casus Belli et on le dévorait pour tout en utiliser. Bref, comme tous les jeunes, nous avons joué encore et encore jusqu’à l’overdose.
Finalement je suis rentré assez tard dans le petit monde du JdR. J’avais bien tenté l’aventure du Fanzine, ado, avec une mise en page sous Publisher (à l’époque, In Design n’existait même pas)... Un truc qui s’appelait « Sang & Luxure ». Il faut dire que nous étions en pleine période Dumas, que j’étais un ado, que j’avais trouvé ça trop provocateur à l’époque. Le summum de l’anti-conformisme, vous voyez... Et comme bien des gens c’était par copinage. Je connaissais un gars qui connaissait des gars qui se lançaient dans l’aventure. Ils avaient monté leur boîte, ça s’appelait Black Book... Et ils voulaient faire un magazine, un certain Black Box... Et hop, j’y étais. Critiques, premiers scénarios pour Midnight. J’ai fait mes armes.
Black Box est mort, Black Book a survécu, j’ai participé à quelques petites panouilles à droite à gauche... mais j’avais mon boulot de la « vraie vie » qui me prenait un temps certain et j’écrivais beaucoup, et pas que pour le JdR : théâtre, courts-métrages, tentatives de nouvelles ou autres... encore et toujours, je faisais mes armes et j’étudiais l’écriture et la création.
J’ai fait quelques (malheureuses) relectures pour Mongoose avant de m’apercevoir que plus de 50 % des retours n’étaient pas pris en compte et de m’arrêter, j’ai repris le boulot en magazine avec la quatrième itération de Casus, j’ai navigué un peu de droite à gauche, bossant un peu pour le 7ème Cercle ou pour Batronoban sur certains de ses projets.
On ne peut pas vraiment dire que je vis du JdR per se. Je vis de l’artistique en général. Le JdR est une partie de mes revenus (pas la plus importante), mais je continue à écrire pour le théâtre, pour l’écran (dans le petit milieu du doublage), je joue, je double, etc., en bref, je crée. C’est la chose qui m’intéresse. Le JdR est une cerise sur le gâteau : une liberté que l’on n’a pas ailleurs de créer des histoires et des univers extraordinaires. Du coup je continue d’écrire même si pour le moment les paies que l’on y touche rendent difficile une complète professionnalisation. Et puis mon job d’acteur, de metteur en scène, de directeur d’acteur, voire de professeur, me plaît trop pour laisser tout ça de côté.
Évidemment, la Vraie Vie™ nous rattrape toujours : jouer est de plus en plus difficile l’âge et la vie avançant. Mais j’ai mes groupes réguliers qui me servent de cobayes. On y joue un peu à toutes les lubies qui me passent par la tête : mes jeux fétiches du moment (Fate dans le monde de Dragon Age, Oltréé, un jour je l’espère Numénera, Mutant Year Zero ou d’autres), soit à ce que j’ai besoin de tester. Tests de jeu critiqués pour Casus Belli quand j’ai le temps, mais aussi tests de ce que je produis en terme de scénarios et d’univers. Bref, je joue dès que je le peux, dès que j’ai le temps et la plupart du temps en tant que meneur de jeu. C’est très clairement ma place favorite : le maître de cérémonie. Mais je ne joue pas autant que je le voudrais, surtout qu’outre le travail, j’ai aussi d’autres loisirs ludiques (jeux vidéo, jeux de plateau, etc.).
En bref, je reste un petit acteur du monde du JdR et je contribue à ma modeste manière. Travaillant actuellement (mars 2016) sur Heros & Dragons et surtout, sur le supplément d’univers « Les 5 Royaumes », j’espère de tout cœur que cela aboutira et touchera le cœur des joueurs. En tous cas, puisqu’on m’en laisse l’opportunité, je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin.
Une citation pour finir : « Tout ce que nous entendons est une opinion, et non pas un fait. Tout ce que nous voyons est un point de vue, et non pas la vérité. » (Marc Aurèle )
Cette bio a été rédigée le 5 janvier 2011. Dernière mise à jour le 2 mars 2016.