"Fais croire" a toujours tenu une grande place dans ma vie. Quand j'étais gamin, j'allais dans le jardin avec mes deux petits
frères, et nous courrions tout autour, en tapant sur des gobelins invisibles avec des bâtons, esquivant derrière des pots de
terre quand ils répliquaient. J'avais entendu parler de Donjons &
Dragons, mais quand je suis allé chez les amis qui y jouaient, tout ce que j'ai vu c'était des piles et des piles de
livres et brochures, des cartes à maille hexagonale et des quantités de petites figurines de plomb. Je n'arrivais pas à voir
comment ça donnait du "fais croire", ça n'avait ni queue ni tête. Le jeu lui-même n'a eu aucun sens pour moi, jusqu'à ce que
je découvre les illustrations.
Comme j'étais très orienté vers tout ce qui était visuel, je créais des mondes très élaborés dans ma tête, puis j'essayais de
transférer les images au papier. Cela m'a amené à ma première découverte de dessinateurs comme Larry Elmore, Clyde
Caldwell et Jeff Easley... au début, je pensais que ces gars illustraient des mondes qu'ils avaient entièrement créés !
En fouillant un peu plus cela m'a amené à redécouvrir Donjons & Dragons,
et j'ai trouvé que, en dirigeant son imagination dans le bon sens, on pouvait facilement glisser dans le fantastique des
heures et des heures. C'est ainsi que mes années d'université furent gaspillées.
Dans l'été 2001, je suis allé à la convention de comics de San Diego avec mon bon ami et collègue dessinateur, Tony Parker.
Alors que nous étions là, nous avons eu la chance de découvrir qu'une compagnie de jeu faisait passer des entretiens à des
illustrateurs potentiels pour publication. J'y suis allé particulièrement mal préparé, car j'avais juste alors une série
d'esquisses de décors et costumes pour le théâtre dans mon portfolio, et j'ai rencontré Mark Plemmons, responsable artistique
pour Kenzer and Co. Même si Mark a juste vu mes dessins techniques
et de théâtre, je pense que j'ai réussi à faire passer le fait que je savais ce qui faisait du bon fantastique, et comment
l'exprimer visuellement. Il a vu quelque chose qui lui a plu, et il a demandé à voir d'autres échantillons. Je suis rentré,
je lui ai dessiné des esquisses de perspectives simples et de personnages, et il fut convaincu. Depuis j'ai fait des
illustrations pour plus d'une douzaine de projets, tous pour le cadre de campagne Kingdoms of Kalamar.
Au moment où j'écris ces lignes (mai 2003), j'ai toujours besoin de compléter mes revenus par un autre travail que le dessin
fantastique. C'est un peu frustrant, essayer de marier un travail métro-boulot-dodo avec quelque chose de si prenant, comme
la plupart des autres dessinateurs sur ce marché doivent comprendre.
Mes jeux de rôle préférés sont ceux qui restent fidèles à l'élément "fantastique" du jeu de rôle ; ceux qui arrivent à vous
ensorceler, même à travers la mécanique aride des systèmes de jeu. Quand le travail me le permet, je fais toujours mon
possible pour retrouver Tony et d'autres amis de Solstice Games pour des parties du dimanche, qui durent des heures et qui
sont la manière dont la plupart d'entre nous arrivons à rester sain d'esprit.
Je n'ai pas de fierté particulière pour un dessin auquel j'ai mis la main ; je pense qu'ils représentent tous une partie de
moi d'une certaine manière. Si je devais jouer au jeu des préférés, mon meilleur travail serait une collaboration récente :
ma relation avec ma merveilleuse fiancée, Karen.
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.