Je suis venu au monde et ai passé les premières années de ma vie dans la campagne picarde, près de la ville de Saint-Quentin. École primaire, puis collège, c'est je crois là qu'on peut déceler les prémisses de mon arrivée au jeu de rôle : vers l'âge de 11-12 ans, mon oncle et ma tante nous offrirent, à mon frère et à moi, deux livres dont vous êtes le héros. Ce n'étaient pas des livres de la collection Folio Junior, celle qui a compté moult traductions des livres de Steve Jackson et IanLivingston (Le Sorcier de la Montagne de Feu par exemple, mais aussi de nombreux autres, de la série "Défis Fantastiques"), et des séries comme Loup Solitaire, la Voie du Tigre ou la Quête du Graal. Non. Le livre de mon frère, assez basique il faut bien le dire, était tiré du dessin animé le Sourire du Dragon (souvenez-vous : des adolescents possédant tous un super artefact, du bouclier magique à la cape d'invisibilité, qui étaient envoyés par un pseudo-MJ dans "un univers féroce d'aventures périlleuses" (un bon point à ceux qui reconnaissent immédiatement cette citation ne venant pas de là)).
Quand je dis "assez basique", c'est que ce livre devait compter au pire une quarantaine de paragraphes. Le mien était de taille plus standard (peut-être 250 paragraphes), avec une vraie feuille de perso. Ainesse oblige. Il s'appelait "Le trésor du Yucatan". J'y appris comment les Mayas notaient les nombres, et j'y réalisai mon premier travail de correction "professionnelle" : l'histoire aboutissait toujours à un paragraphe qui demandait de se rendre au paragraphe (symboles mayas représentant un nombre). Et le dessin était faux ! Je lus donc les paragraphes un par un, linéairement (qui ne l'a jamais fait ?), retrouvai le paragraphe qui continuait l'histoire (il devait commencer par "Bravo, vous savez compter en Maya" ou un truc du genre), et corrigeai le dessin.
Ensuite, je découvris la fameuse collection Folio Junior, et y investissai mes maigres fortunes. Je squattais aussi les exemplaires présents à la bibliothèque municipale. Et puis, un été, un moniteur de colonies de vacances me parla de Simulacres, un jeu de rôle auquel finalement il n'eut jamais le temps de nous faire jouer : "c'est comme un livre dont vous êtes le héros, mais tu n'es pas limité par les paragraphes disponibles". Il m'expliqua le concept en détail, je fus séduit. J'arnaquai mon frère et nous achetâmes la boîte de l'Oeil Noir à deux, à mon seul usage. Je tentai une ou deux parties avec mon frère (tout de même) et mes deux cousins, m'improvisant MJ, mais après une réussite mitigée, je décidai de les abandonner à leur ignorance. Ce ne fut que quelques mois plus tard, encore, que je me décidai à acheter l'Appel de Cthulhu, que je maîtrisais le samedi au lycée. J'avais longtemps hésité entre ça et Advanced Donjons et Dragons, mais le prix combiné des deux manuels de ADD m'avait vraiment trop fait peur !
1994 : le bac en poche, je quittai ma Picardie natale pour Paris vers les classes prépa de Louis-le-Grand. Et là, pendant trois ans, laissé seul à moi-même à Paris, je me lâchai et remplis mes nuits de jeux de rôle et de jeux sur PC. Ceci explique sûrement pourquoi j'y passai trois ans, d'ailleurs ! ADD, Shadowrun, Warhammer, Cthulhu en tant que meneur (pardon, Gardien des Arcanes !), In Nomine Satanis, Nightspawn, Star Wars, Bitume, Chill (où nous jouions des personnages qui étaient... nous-mêmes !), et bien sûr, Nephilim. De cette époque datent deux personnages que je joue encore à l'heure actuelle assez régulièrement (disons, une fois tous les deux-trois mois) : Maldrin Bomacal, Prêtresse-Guerrière Drow de Menzoberranzan (aujourd'hui niveau 43 environ !), et Khalim, Sylphe adopté de l'Arcane de la Papesse.
Je quittai ensuite Paris pour Brest, où je vécus pendant deux ans et demi, élève-ingénieur de mon état, et ayant vraiment du temps à revendre, du coup. Devenu MJ à Nephilim, je me dépéchai de réunir les manuels qui me manquaient encore (à l'époque, Selenim, Les Veilleurs ou les premiers Codex des Arcanes commençaient à se faire rares). J'étais plutôt actif sur la Mailing-List Nephilim, et je lisais pas mal de trucs sur la Kabbale, sur Internet. J'avais commencé mon site web là-dessus, d'ailleurs.
Et puis, un jour, sur proposition de Vincent Houseaux, mon MJ à Nephilim, faite à Jean-Christophe Dubacq, le grand gourou absolu de la Mailing List Nephilim à l'époque, Multisim me proposa d'écrire pour le Compagnon : JC puis Vincent avaient réussi à s'incruster sur le projet et il manquait quelqu'un pour écrire sur l'incident Jésus et la découverte de la Kabbale. Je m'y attelai, on fut apparemment satisfait de moi, et je rempilai, motivé comme jamais, pour Le Ka, expérience qui fut vraiment unique pour moi. Le background "mystique" de Nephilim était à l'époque devenu un énorme bordel, par chance presque encore cohérent, et nous avions pour mission d'écrire un supplément clarifiant le tout, et introduisant une réflexion un peu plus poussée sur les cinq éléments. JC prit en charge le Feu, Grégoire Laakmann la Terre, Xavier Spinat l'eau, Vincent la Lune et moi l'Air.
Nous avons beaucoup communiqué par email, c'était vraiment génial. Comme de juste, la Lune fut terminée à la bourre et de façon un peu bizarre (!), et le supplément vit le jour. Avec Nephilim : Révélation, il est maintenant devenu caduc, mais je me rappelle encore que pendant de longs mois, il était (au moins dans mon esprit) THE supplément incontournable à Nephilim.
Et puis ? Et puis, je suis parti en stage pendant six mois en Californie, perdant par la même occasion le contact avec le petit monde du jeu de rôle parisien. Je n'avais d'ailleurs plus de temps pour ça, et même si je suis revenu en France à la toute fin de l'année 2000, l'entrée dans la vie active, et la priorité donnée à mon autre passion, la danse, qu'il s'agisse de rock ou de tango argentin, ne me laissait plus que le temps de jouer. En 2001, je me dis qu'il faut vraiment que je me remette à maîtriser Nephilim, et je commence à pondre un nouveau système de jeu, Nephilim 2 ne me plaisant pas sur ce plan. Dommage, car Nephilim : Révélation était sur le métier dans le même temps.
Nephilim : Révélation voit le jour, mon système aussi, mais évidemment (!), je préfère mon oeuvre. Écrire de façon professionnelle demande de toute façon trop d'investissement, je préfère garder ce temps pour maîtriser. Je maîtrise donc Nephilim une fois par mois, pendant une après-midi-soirée complète, aujourd'hui, et joue environ une fois tous les deux mois à d'autres jeux : Nephilim (mais en tant que joueur), ADD et Vampire : the Dark Ages. J'aime aussi beaucoup les jeux de plateaux, activité ludique que je peux partager avec plus de gens, car ils sont surtout moins gourmands en temps.
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009.