Déjà tout petit, Thierry aimait à se raconter des histoires avec ses dessins... Souvent, au final, les explosions de batailles épiques avaient raison de la lisibilité, mais au fil du temps, chaque image racontant quelque chose, un univers se dessinait, inspiré de mythologie, de fantastique, de science-fiction voire même des voyages du commandant Cousteau !
Au début des années 80, Thierry se découvre une passion pour les jeux de plateau et de stratégie. Il ne cesse alors d'en inventer de nouveaux qu'il fait ensuite tester à ses frères et voisins. Il était tout autant attiré par l'informatique, et passait ses nuits à programmer son ZX Spectrum (toute une époque...). C'est en cherchant des publications sur la programmation qu'il découvrit qu'il existait un magazine traitant des jeux : Jeux & Stratégie. Il y fit alors la rencontre destabilisante de MEGA, un jeu de rôle, premier du nom. Mais les mécanismes ardus et les explications condensées dues au format magazine eurent vite raison de la patience de ses camarades de jeu... ses premières parties de jeu de rôle durent attendre un autre coup du sort...
Voyant qu'il adorait se plonger dans les règles de jeu, un de ses voisins lui apporta alors un jeu dont les règles lui avaient paru étranges. Donjons & Dragons, car c'était lui, fut son premier vrai contact avec le jeu de rôle. Les règles simplistes et le système d'expérience le lassèrent bien vite, et il eut tôt fait de créer ses propres règles et ses propres univers.
Le même voisin lui apporta quelques mois plus tard le livre qui allait vraiment le faire devenir accro : Empire Galactique. Les illustrations de ce jeu avaient un lien direct avec ce qu'il aimait dessiner et racconter. Il était alors entré au lycée, et le bouche à oreille aidant, il eut vite fait de découvrir un magasin spécialisé à Nancy... Il y acheta ses premières figurines, Casus Belli, Chroniques d'OutreMonde, et y découvrit de tous nouveaux univers graphiques.
Cette rencontre avec les visuels du jeu de rôle ne fit que confirmer l'envie qu'il avait de faire du dessin son métier. Il lisait, depuis le collège déjà, de nombreux livres de science-fiction et de fantasy. Alors découvrir que des illustrateurs passaient leur vie à représenter de tels univers sur des livres ou dans des BD... waouh, il n'en fallait pas plus pour le décider... il serait donc dessinateur.
Bac, fin du lycée, après un terrible refus de l'atelier d'Angoulème, il émigre à Reims pour entrer aux Beaux-Arts avec la ferme intention de rejoindre l'Atelier Graphique, spécialisé dans le Dessin Animé. Les deux années de tronc commun, avec le département Art, lui permettent de découvrir de nombreuses techniques. Parallèlement aux nombreuses parties de Stormbringer qui occupent ses soirées, il découvre alors le Mac, l'infographie, la synthèse et les possibilités d'un ordinateur couplé à un scanner. Il y passe toutes les nuits qu'il ne passe pas à jouer, le jour servant à expérimenter les techniques traditionnelles. Les trois années d'Atelier qui suivent lui permettent de travailler sur plusieurs projets de groupe, un peu de dessin animé, des concours de BD et un album de BD sur l'histoire de Châlons avec cinq de ses camarades ; de bonnes expériences pour la suite. Au final, après un "léger désaccord" avec la direction, il boycotte son diplôme au grand désespoir de ses profs et de ses proches. Bien décidé à ne pas recommencer une année de plus, il quitte les Beaux-Arts...
Dès lors, il aimerait me lancer dans son métier, mais il reste le service national... il tente de trouver un compromis en remplissant ses obligations en tant qu'objecteur de conscience. Peine perdue, les 18 mois que durent son service sont un calvaire ne lui laissant que très peu de temps libre. Il y découvre néanmoins l'animation radio et les tables de mixage, mais il ronge son frein...
Enfin libre, il rejoint l'Atelier 510TTC à Reims, il essaye d'y monter un projet BD, et renoue avec le jeu de rôle en démarchant plusieurs maisons d'édition, pour mettre quelque chose dans la marmite. Il travaille alors sur GURPS, Elric, Runequest. Un incident un peu lamentable lui fait quitter l'atelier un an plus tard, et il retrouve Emmanuel Michalak, ancien des Beaux-Arts, grâce à qui il retrouve un peu de motivation. Après quelques mois de flottement, et quelques boulots de pub pour pouvoir vivre, Julien Blondel le propose à Backstab pour illustrer son dossier Dragons. Suite à cette collaboration, il réalise d'autres travaux pour Halloween puis obtient une grande partie des designs du jeu Prophecy. Dès lors, il réalise qu'il peut persister dans cette voie, et, après quelques démarches, décroche quelques commandes auprès d'Asmodée, Halloween, puis Archéon-Oriflam. Il abandonne alors de plus en plus la pub et la PAO pour se consacrer au maximum au dessin.
Il travaille ensuite assez longtemps pour le jeu de rôle. Il travaille indifféremment au trait, au crayon, au fusain, aux encres, à l'huile, à l'ordinateur, en image de synthèse, et prend grand plaisir à essayer de nouvelles techniques.
Le jeu de rôle étant de plus en plus boudé par les nouvelles générations de joueurs, Thierry se tourne alors vers les jeux de plateau. Cela coïncide aussi avec une période rendue très difficile par de gros soucis de santé. Pendant un temps incapable de dessiner (ou alors atrocement mal), il met à profit son expérience en infographie et en synthèse pour compenser. Amené à illustrer divers plateaux de jeu et de plus en plus le matériel des boîtes, il finit ainsi par se remettre à dessiner, travaillant sur les cartes, les pions, puis les concepts des figurines de ces jeux.
Travaillant en parallèle dans le milieu de l'événementiel (projections d'images sur mur d'eau, bâtiments...) mettant à profit ses capacités d'illustrateur, mais aussi de réalisateur/animateur 3D, il dessine de nouveau pour lui et son frère sculpteur pour enfin donner vie à un de ses univers personnels...
Cette bio a été rédigée entre le 8 mai 2000 et le 8 mai 2009. Dernière mise à jour le 28 avril 2010.